Vendredi 29 Avril 2005
France: nouvelle progression du chômage, en hausse de 0,3% en mars
Le chômage a progressé de 0,3% en mars, pour le troisième mois consécutif, soit 6.700 demandeurs d'emplois supplémentaires, ce qui porte leur nombre à 2.487.800 personnes, selon les statistiques du ministère de la Cohésion sociale publiées vendredi.
Le nombre de demandeurs d'emplois avoisine désormais la barre des 2,5 millions, qui n'a plus été atteinte depuis février 2000.
Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différemment, est lui aussi en hausse de 0,1 point en mars, atteignant 10,2% de la population active.
Commentaire du ministre délégué aux relations du travail, Gérard Larcher, vendredi sur RMC: "Le chômage n'entame pas encore la décrue que nous attendons pour la fin du semestre".
En mars, le nombre de chômeurs de catégorie 1 (immédiatement disponibles à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein), qui sert de référence, a progressé de 0,3% par rapport à février et de 2,3% sur un an.
Cette hausse fait suite à une progression de 0,5% en février et de 0,7% en janvier.
Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1+6, qui prend en compte ceux ayant effectué un "petit boulot" dans le mois, a lui aussi augmenté de 0,3% par rapport à février et de 3,0% par rapport à mars 2004.
La hausse du chômage a touché quasiment l'ensemble des catégories de demandeurs d'emplois, à l'exception des plus de 50 ans (-0,2%).
Le chômage des hommes s'est accru de 0,5%, tandis que celui des femmes est resté stable (0,0%).
Le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans a bondi de 1,3%. Les jeunes restent ainsi la population la plus touchée par la dégradation du marché du travail, avec un taux de chômage culminant à 23,1%, contre 9,3% pour les 25-49 ans et 7,2% pour les plus de 50 ans.
Autre statistique inquiétante, le chômage de longue durée (demandeurs d'emplois inscrits depuis au moins un an à l'ANPE) augmente de 0,5% et celui de très longue durée (plus de trois ans) de 0,1%.
En mars, le nombre d'inscriptions à l'ANPE s'est accru de 1,8%, totalisant 371.400 entrées.
Les inscriptions consécutives à un licenciement économique ont bondi de 6,6% sur un mois et celles faisant suite à un autre motif de licenciement de 2,9%.
Les entrées faisant suite à une fin de CDD ont en revanche baissé de 2,3% et les premières inscriptions ont reculé de 4,4%. Les entrées liées à une fin de mission d'intérim sont restées stables (0,0%).
Le mois dernier, 339.700 personnes sont sorties des fichiers de l'ANPE, un chiffre en baisse de 0,4%, en raison d'un fort recul des entrées en stage (-7,7%).
En revanche, les sorties pour reprise d'emploi déclarée ont grimpé de 9,4%.
Commentant ces chiffres, M. Larcher, a déclaré: "Le chômage n'entame pas encore la décrue que nous attendons pour la fin du semestre", a commenté le ministre.
"Si le chômage chez les femmes est stable, le chômage chez les jeunes continue à augmenter et c'est bien une préoccupation prioritaire du gouvernement", a-t-il ajouté.
"Voilà pourquoi, nous faisons de l'apprentissage une véritable priorité", a-t-il expliqué, rappelant que les entreprises avaient également à leur disposition "l'outil qu'est le contrat jeunes en entreprise".