WASHINGTON (AFP), le 30-03-2005
Les militaires américains aimeraient pouvoir se passer des services de chirurgiens en temps de guerre en recourant à des robots-chirurgiens chargés de soigner en urgence les soldats de chair et d'os blessés sur le champ de bataille.
Le Pentagone a passé en début de semaine un contrat de recherche avec un consortium d'universités et de firmes de haute technologie pour créer un robot polyvalent capable d'opérer des soldats blessés au front, grâce à la chirurgie assistée à distance, une technologie déjà utilisée dans les hôpitaux.
"Le résultat sera un pas en avant majeur pour sauver des vies sur le champ de bataille", a déclaré Scott Seaton, directeur général de SRI International, société qui pilote le projet de recherche portant sur un budget de 12 millions de dollars pendant deux ans.
Cette société de haute technologie, basée dans la Silicon Valley (Californie, ouest), a déjà une tradition d'assistance aux forces armées et "ce programme perpétuera la tradition", dit-il.
Ce contrat intervient alors que le nombre de victimes américaines en Irak ne cesse d'augmenter. Selon les derniers chiffres du Pentagone, la guerre en Afghanistan et celle en Irak ont fait 1.686 tués parmi les soldats américains, et 11.877 blessés.
Un système chirurgical robotisé devrait être capable de stabiliser les blessures en quelques minutes et d'administrer des soins médicaux et chirurgicaux avant ou pendant l'évacuation.
Ce concept est une évolution du système Da Vinci, approuvé il y a cinq ans par le gouvernement américain et déjà utilisé par plusieurs dizaines d'hôpitaux, permettant de réaliser des opérations à distance, ont souligné des responsables.
Grâce à une image en trois dimensions, le médecin, loin de son patient, s'appuie sur des commandes à distance pour manier des bras robotisés qui reproduisent ses mouvements de la main et des doigts, et utilisent les instruments chirurgicaux selon ses désirs.
Les scientifiques croient que ce type de chirurgie assistée à distance peut maintenant être transféré sur le champ de bataille et permettre de réduire ainsi fortement les besoins en personnels médicaux.
Le robot-chirurgien devrait être suffisamment petit pour pouvoir être transporté dans la plupart des véhicules ou hélicoptères militaires.
L'un des principaux défis, selon les scientifiques, est de parvenir à rendre les liaisons de communication et de transferts de données suffisamment stables et sûres pour éviter toute interruption. Il faut aussi parvenir à trouver un robot capable de prendre lui-même ses propres outils car jusqu'à présent, malgré la chirurgie assistée à distance, ce sont toujours des infirmières qui passent les instruments au robot.
Parmi les firmes concernées par le projet de recherche figurent les sociétés General Dynamics, le laboratoire national Oak Ridge, ainsi que les universités du Texas, du Maryland et de Washington.